Dix minutes de marche ou d’exercice léger par semaine augmentent le taux de sérotonine au point de nous rendre plus épanouis. C’est ce qui ressort d’une étude approfondie menée par l’école de kinésiologie de l’université du Michigan, qui s’est intéressée aux liens entre le sport et le bonheur. En fait, il suffit d’une activité sportive très limitée (une promenade, un tour de vélo) pour se sentir plus heureux que ceux qui mènent une vie sédentaire. Nous allons en savoir plus. L’étude américaine est une compilation de données issues de recherches antérieures, dont la première remonte à 1980. En examinant un total de 1142 articles, les universitaires du Michigan ont pu travailler sur un examen systématique du sujet, en utilisant des données provenant de larges segments de la population dans une vaste région des États-Unis.

Les bienfaits du sport

Il en ressort qu’en substance, très peu d’exercice est nécessaire pour augmenter les niveaux d’hormones qui régulent les états de satisfaction personnelle. D’après les résultats de la confrontation des données, la bonne quantité d’activité physique pour se sentir bien psychologiquement est de 10 minutes de mouvement modéré, même un jour par semaine. Cela signifie une promenade autour de la maison de 1 000 à 1 500 pas, un tour de vélo ou un jogging qui soulage les muscles. Le mécanisme déclenché par 10 minutes de sport est une sorte de magie qui affecte l’ensemble du corps et de l’esprit.

La marche, la course à pied de faible intensité, le vélo ou la natation réactivent les muscles et stimulent le cerveau pour qu’il produise des endorphines et de la sérotonine à un rythme plus élevé que si nous étions immobiles. La sérotonine, l’hormone du bonheur par excellence qui agit comme un neurotransmetteur, dont la production est poussée à la hausse pendant le sport, est le principal facteur responsable de l’augmentation de notre niveau de satisfaction et de bien-être psychophysique.

Est-il possible de marcher moins de 10 000 pas ?

Nous avons fait état d’un certain nombre d’études portant sur l’importance de l’activité physique dans la prévention des maladies et l’allongement général de l’espérance de vie. La recherche américaine, publiée dans le Journal of Hapiness Studies, explique qu’il n’est donc pas nécessaire de fournir un effort trop important (avec les risques de surentraînement que l’on connaît), ni même, en théorie, de respecter les 10 000 pas par jour suggérés par l’Organisation mondiale de la santé pour mener une vie saine (mais nous nous sommes toujours demandé s’il fallait faire 10 000 pas pour être en forme et heureux).

Mais attention : nous parlons d’un état général de bien-être qui n’a rien à voir, par exemple, avec la lutte contre l’obésité ou la santé cardiaque : nous parlons d’un niveau de satisfaction personnelle. En d’autres termes, le bonheur (vous trouverez ici de nombreux articles, conseils et recherches sur le sujet).

Ne pas courir plus de 300 minutes par semaine

Les recherches montrent également que l’augmentation du sentiment de satisfaction se produit principalement chez les personnes de poids normal. Et qu’il est finalement contre-productif de dépasser le seuil de 300 minutes de sport par semaine : dans ce cas, s’il y a un risque de blessure, il n’y a pas de réelle amélioration du niveau de bonheur.

Comme il s’agit d’une étude fondamentalement observationnelle, nous devons prendre ces indications davantage comme un instantané concis de ce qui existe que comme une véritable indication pour notre bonheur. Ceci est à mettre en relation avec divers autres facteurs tels que notre état de forme, notre état psychologique, nos objectifs personnels et les compétitions auxquelles nous souhaitons participer.

Quoi qu’il en soit, la relation entre l’exercice modéré et le bonheur est claire, tout comme le fait que, scientifiquement, il suffit de très peu de choses pour modifier notre état psychophysique : 10 minutes par semaine sont plus que suffisantes pour tout le monde.